Vieille gravure de Bordeaux en 1830 avec le Pont de Pierre - Sans référence d'auteur - Collection particulière
Vers la fin des années 1860, trois centres de construction navale existent à Bordeaux, dont deux d’entre eux vont connaître un développement régulier et important en fin du XIXème et au XXème siècle:
1-D’abord, dans le quartier de Bacalan, où dès les années 1850, le constructeur Arman jusqu’alors implanté quai Sainte-Croix, procède à l’acquisition de vastes terrains d’environ 30.000 m2 de surface sur lesquels existent ou sont édifiés près de 17.000 m2 d’ateliers. Parmi ceux-ci, certains proviennent de la Société des Ateliers Bordelais créés en 1854 par M. Maldant constructeur de chaudières et de pompes à feu. Tous ces locaux industriels disposent de l’équipement nécessaire pour la construction de navires en bois et fer, technique nouvelle pour laquelle Lucien Arman titulaire d’un brevet d’invention, reçoit la Grande Médaille d’Honneur de l’Exposition universelle de 1855. Ces nouvelles installations de la rive gauche pouvant recevoir plusieurs cales de construction, prennent le nom de « Chantiers de l’Océan », implantés de chaque côté du passage de Lormont ils emploient alors jusqu’à 3.000 ouvriers. Il y a également sur les bords du fleuve, les petits chantiers couverts de Coffre et Charron travaillant pour la pêche et la plaisance, les cales à découvert de Durandeau et Germain qui construisent des embarcations et enfin, l’ancien chantier Chaigneau servant surtout pour les réparations.
2- A Lormont sur la rive droite, se trouvent les cinq cales couvertes des Chantiers Chaigneau, leurs ateliers et leurs pontons. Les chantiers Bichon (séparés de Chaigneau depuis 1852) disposant de deux cales couvertes se trouvent à cette époque sur la portion de territoire de la commune de Lormont récemment rattaché à Bordeaux lors de l’annexion de 1865. En intégrant également La Bastide et une petite portion de Floirac, la ville de Bordeaux prend ainsi pied sur la rive droite du fleuve pour la première fois de son histoire. A Queyries, on trouve au bord du fleuve, le chantier Raymond avec deux cales couvertes.
3- A Bordeaux, sur les quais de Paludate et de Sainte-Croix, les anciens Chantiers du Roi ne servent plus depuis longtemps, que de dépôt de bois. Dans ce secteur jadis si prospère, ne restent encore en activité, et encore pour peu d’années seulement, que les chantiers Arman avec leurs sept cales couvertes, leurs ateliers et magasins; les chantiers Moulinié et Labat avec leurs trois cales couvertes et enfin le petit chantier Cluzeau.