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Bordeaux-Russie - Relations dans le domaine naval entre 1857 et 1957
Le cargo Ivan Setchenov
La frégate Svietlana
Document aimablement communiqué par M. Claude Laloi
Le Yacht impérial Standart
Document aimablement communiqué par M. Claude Laloi
La corvette Baian
Document aimablement communiqué par M. Claude Laloi
Carte postale ancienne. Collection Francis Moro
Le pavillon russe à l’Exposition Maritime Internationale à Bordeaux en 1907.
Carte postale ancienne. Collection Francis Moro
Le Grand-duc Constantin, frère du Tsar Alexandre II
Visite du Grand-duc Constantin de Russie à Bordeaux
 
Dans le cadre de son voyage en France effectué du 20 avril au 31 mai 1857, le Grand-duc Constantin, frère du Tsar de Russie Alexandre II, séjourna à Bordeaux du 19 au 21 mai 1857.
Trois navires étaient en construction dans les chantiers Arman pour le compte du gouvernement russe, visités par le Grand-duc Constantin, lequel manifesta aux constructeurs toute sa satisfaction pour la bonne exécution des travaux. Ces navires étaient : la corvette à hélice “BAÏAN”, de trente canons et 300 chevaux, qui fut lancée le 7 juin 1857; la frégate à hélice, de quarante canons et 450 chevaux, “SVIETLANA”, dont la construction était très avancée; un yacht impérial, à roues, de 400 chevaux, le « STANDART », destiné au service spécial de l’empereur de Russie.
 


Construction de navires pour la marine russe en 1857
       Au cours des siècles, Bordeaux important port français sur l’Atlantique a toujours entretenu des relations commerciales avec les pays de l’Europe de Nord, notamment avec la Russie. Plusieurs recherches et études menées sur ce thème ont fait l’objet de diffusion sous forme de mémoires et thèses diverses, avec particulièrement parmi tous ces écrits, celui de Giliane Besset traitant du sujet : Les relations commerciales entre Bordeaux et la Russie au XVIIIe siècle. Dans ce document on relève que « Bordeaux était au XVIIIe siècle une ville renommée dans le monde entier pour ses vins; mais c'était aussi un port en pleine expansion qui, d'une part, confirmait son rôle d'entrepôt et de redistributeur des produits dans toute l'Europe du nord et, d'autre part, se créait des liens nouveaux avec des pays jusqu'alors en dehors des circuits commerciaux habituels et, en particulier, avec la Russie.
      C'est à Pierre 1er que revient l'initiative du rapprochement entre Bordeaux et la Russie, dictée avant tout par le désir de concurrencer et même de supplanter la flotte hollandaise dans le transport des vins. Mais il était encore trop tôt, et, malgré la présence d'un consul russe à Bordeaux, cette expérience se soldait par un échec total.
    En fait, c'est sous Catherine Il que des liens vraiment solides allaient se nouer, avec tout d'abord la nomination d'un nouveau consul russe à Bordeaux en 1767, chargé d'encourager la navigation russe dans ce port. Par la suite, la demande accrue de la Russie en produits coloniaux et en vins, l'intérêt grandissant d'une partie du négoce bordelais pour les possibilités de commerce avec ce pays et la venue de plus en plus régulière de bateaux russes à Bordeaux entraînaient (malgré une protection gouvernementale tardive et la place toujours prédominante de la Hanse et de la Hollande dans les réseaux commerciaux internationaux) le rapprochement durable de Bordeaux et de la Russie, puisque le gouvernement russe allait maintenir un consul russe dans cette ville jusqu'en 1914. »
 
    Par ailleurs, Paul Butel dans sa thèse sur La croissance commerciale bordelaise, nous rappelle qu’au 18ème siècle « que les échanges coloniaux ne représentaient qu’une partie de l’ensemble des mouvements portuaires qui comprenaient aussi la navigation européenne et le cabotage sur les côtes françaises. Bordeaux occupait une place privilégiée dans l’espace balte : en 1788, sur 112 navires partis de France vers la Prusse, 68 provenaient de Bordeaux et sur les 57 qui avaient atteint les lointains rivages de la Russie, 27 étaient sortis de la Gironde quelques semaines plus tôt. A leur retour, les bâtiments rapportaient des céréales indispensables pour pallier le déficit régional et des Naval stores, goudrons, chanvres, bois du nord, nécessaires à la construction navale autant qu’à la tonnellerie locale ».
 
 Rappelons qu’en plus de son trafic commercial, le port de Bordeaux possédait depuis le 18ème siècle une très importante activité de construction navale implantée sur les deux rives de la Garonne. Les chantiers privés bordelais, outre la construction de navires français pour la marine marchande mais aussi la marine de guerre, eurent à honorer aux 19ème et 20ème  siècles des commandes émanant de nombreux pays étrangers, parmi lesquels la Russie.
     
  C’est donc pour compléter la riche et nombreuse documentation déjà existante, que la présente compilation portant sur la période de 1857 à 1957 tente de rassembler par le texte et souvent l’image, les principaux événements qui ont marqué les relations franco-russe dans le domaine naval.  Cela porte notamment sur les points forts que constituent : la visite du frère du Tsar de Russie à Bordeaux en 1857, la construction de la frégate Svietlana, de la corvette Baian et du Yacht Standart, de la participation de la Russie à l’Exposition Maritime Internationale, la première jamais  organisée au monde, qui s’est tenue dans la capitale girondine en 1907, et enfin de la construction de cargos pour l’Union Soviétique en 1956.
Le cargo Nicolaï Pirogov
Participation de la Russie à l’Exposition Maritime Internationale
 
Extrait d’un article paru dans “Le livre d’or des capitales du Sud-Ouest” 1907 - Tome 2.
 
Il est juste, n'est-ce, pas, de parler d'abord de notre grande alliée, de la Russie. C'est un honneur pour nous que l'empressement avec lequel le  Tsar accorda à ses ministres les crédits suffisants à l'édification du pavillon national. Une somme de 100.000 roubles fut immédiatement accordée, et bientôt sur, la rive de la Garonne se dressait, élégant, et bien caractéristique, le Palais de la Russie. Tous les visiteurs de l'Exposition ont admiré à l'extérieur et à l'intérieur cette originale construction, entièrement en bois. Nous n'avons pas besoin  de la décrire ici; du reste, nous en donnons ci-après une photographie.
 
Mais le pavillon russe ne contenait pas l'exposition nationale. Celle-ci était installée dans le Grand Palais: là elle disposait, d'un espace plus étendu, et elle était mieux à la portée des visiteurs. Elle occupait un emplacement entre la section grecque et la Compania transatlantica espagnole. Ses larges portiques, aux colorations vives, édifiés sous la direction de M. Dournow, architecte, dans le style de "Terem ", c'est-à-dire des anciennes constructions de la Russie, appelaient tous les visiteurs.
 
 Ce qui frappait tout d'abord, c'était l'importance de la collaboration officielle du gouvernement russe. La nation " alliée et amie " y était dignement représentée, et par ses délégués et par les multiples objets envoyés par les ministères du commerce et de l'industrie, de la marine, de l'agriculture et de l'instruction publique.
     En visitant cette section, on n'avait pas cette pénible impression de " déjà vu ".
 
   Tout ce qui s'y trouvait avait été spécialement préparé pour l'Exposition de Bordeaux.
 
       Parmi les organisateurs de l'exposition russe, citons au premier rang: à côté de M. le Commissaire général, M. D.-P. Nikiforoff, commissaire général adjoint, et MM. de Kasitsine, d'Arbeuew, de Muller, le colonel d'Obloblinsky, le docteur de Glovetsky, de Kovalewsky, le professeur Schmidt et de Faas. Nous devons une mention spéciale à M. le consul général de Russie, M. de Komaroff, qui fut dévoué à tous et gagna l'universelle sympathie.
 
      Il serait vain de donner ici même une énumération des objets exposés à la section russe. Disons simplement que l'on a admiré, en détail chacun des envois des ministères: l'exposition originale de la petite industrie rurale russe était des plus intéressantes; elle était composée de tous ces objets que, durant la rude saison d'hiver, fabriquent les paysans par groupes de villages, notamment le jouet national la  " Matriochka ". Il est à noter que cette industrie, semblable à celle de jouets de Nuremberg, fait vivre pendant l'hiver plus de huit millions de paysans!
       Notons aussi dans la section russe l'exposition du prince d'Oldenbourg, grand-duc russe; les envois de  S. A. l'émir de Boukhara et enfin, l'exposition de la Croix-Rouge de Russie. Comme on le voit par notre rapide énumération, l'exposition russe était diverse. Elle présentait un véritable intérêt qui n'échappa à personne. Ce sont donc de chaleureux remerciements que nous devons à notre grande alliée pour son active et si heureuse coopération à la grande manifestation de Bordeaux.
 
    La Section russe est, par l'étendue et la variété de ses envois, une des plus importantes de l'Exposition. Au point de vue maritime, elle représente certainement un effort considérable pour montrer que la Russie ne s'est point laissée abattre par ses derniers et si terribles revers (Bataille de Tsushima). Le ministère de la Marine n'a envoyé aucun modèle de navire de guerre, mais son exposition contient des choses fort intéressantes;
 

      Une quantité de petits modèles de sociétés maritimes russes de moindre importance complètent cet ensemble remarquable. Le ministère du Commerce et de l'Industrie a, lui aussi, des envois remarquables.
 

Construction de cargos pour l’Union Soviétique
 
  Après avoir quitté Bordeaux où il dirigeait depuis 1942 les Forges et Chantiers de la Gironde, M. Paul Villepelet est  nommé Directeur général adjoint de la société au siège social à Paris en 1952. C’est dans cette nouvelle fonction qu’il est amené à se rendre pendant une quinzaine de jours à Moscou pour concrétiser la commande par l’URSS de deux navires marchands à construire aux Chantiers de la Gironde.  Il s’agit de deux cargos de 5.000 tonnes  dont la réalisation sera effectuée en 1955/56. Mis sur cale pratiquement en même temps, le “Nicolaï Pirogov” sur la cale n° 2 et le “Ivan Stechenov” sur la cale n° 1. Ces deux bâtiments seront livrés à l’URSS en 1956.
Bordeaux Maritime
L'histoire maritime de Bordeaux dans un musée virtuel
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