Participation de la Russie à l’Exposition Maritime Internationale
Extrait d’un article paru dans “Le livre d’or des capitales du Sud-Ouest” 1907 - Tome 2.
Il est juste, n'est-ce, pas, de parler d'abord de notre grande alliée, de la Russie. C'est un honneur pour nous que l'empressement avec lequel le Tsar accorda à ses ministres les crédits suffisants à l'édification du pavillon national. Une somme de 100.000 roubles fut immédiatement accordée, et bientôt sur, la rive de la Garonne se dressait, élégant, et bien caractéristique, le Palais de la Russie. Tous les visiteurs de l'Exposition ont admiré à l'extérieur et à l'intérieur cette originale construction, entièrement en bois. Nous n'avons pas besoin de la décrire ici; du reste, nous en donnons ci-après une photographie.
Mais le pavillon russe ne contenait pas l'exposition nationale. Celle-ci était installée dans le Grand Palais: là elle disposait, d'un espace plus étendu, et elle était mieux à la portée des visiteurs. Elle occupait un emplacement entre la section grecque et la Compania transatlantica espagnole. Ses larges portiques, aux colorations vives, édifiés sous la direction de M. Dournow, architecte, dans le style de "Terem ", c'est-à-dire des anciennes constructions de la Russie, appelaient tous les visiteurs.
Ce qui frappait tout d'abord, c'était l'importance de la collaboration officielle du gouvernement russe. La nation " alliée et amie " y était dignement représentée, et par ses délégués et par les multiples objets envoyés par les ministères du commerce et de l'industrie, de la marine, de l'agriculture et de l'instruction publique.
En visitant cette section, on n'avait pas cette pénible impression de " déjà vu ".
Tout ce qui s'y trouvait avait été spécialement préparé pour l'Exposition de Bordeaux.
Parmi les organisateurs de l'exposition russe, citons au premier rang: à côté de M. le Commissaire général, M. D.-P. Nikiforoff, commissaire général adjoint, et MM. de Kasitsine, d'Arbeuew, de Muller, le colonel d'Obloblinsky, le docteur de Glovetsky, de Kovalewsky, le professeur Schmidt et de Faas. Nous devons une mention spéciale à M. le consul général de Russie, M. de Komaroff, qui fut dévoué à tous et gagna l'universelle sympathie.
Il serait vain de donner ici même une énumération des objets exposés à la section russe. Disons simplement que l'on a admiré, en détail chacun des envois des ministères: l'exposition originale de la petite industrie rurale russe était des plus intéressantes; elle était composée de tous ces objets que, durant la rude saison d'hiver, fabriquent les paysans par groupes de villages, notamment le jouet national la " Matriochka ". Il est à noter que cette industrie, semblable à celle de jouets de Nuremberg, fait vivre pendant l'hiver plus de huit millions de paysans!
Notons aussi dans la section russe l'exposition du prince d'Oldenbourg, grand-duc russe; les envois de S. A. l'émir de Boukhara et enfin, l'exposition de la Croix-Rouge de Russie. Comme on le voit par notre rapide énumération, l'exposition russe était diverse. Elle présentait un véritable intérêt qui n'échappa à personne. Ce sont donc de chaleureux remerciements que nous devons à notre grande alliée pour son active et si heureuse coopération à la grande manifestation de Bordeaux.
La Section russe est, par l'étendue et la variété de ses envois, une des plus importantes de l'Exposition. Au point de vue maritime, elle représente certainement un effort considérable pour montrer que la Russie ne s'est point laissée abattre par ses derniers et si terribles revers (Bataille de Tsushima). Le ministère de la Marine n'a envoyé aucun modèle de navire de guerre, mais son exposition contient des choses fort intéressantes;
Une quantité de petits modèles de sociétés maritimes russes de moindre importance complètent cet ensemble remarquable. Le ministère du Commerce et de l'Industrie a, lui aussi, des envois remarquables.
Construction de cargos pour l’Union Soviétique
Après avoir quitté Bordeaux où il dirigeait depuis 1942 les Forges et Chantiers de la Gironde, M. Paul Villepelet est nommé Directeur général adjoint de la société au siège social à Paris en 1952. C’est dans cette nouvelle fonction qu’il est amené à se rendre pendant une quinzaine de jours à Moscou pour concrétiser la commande par l’URSS de deux navires marchands à construire aux Chantiers de la Gironde. Il s’agit de deux cargos de 5.000 tonnes dont la réalisation sera effectuée en 1955/56. Mis sur cale pratiquement en même temps, le “Nicolaï Pirogov” sur la cale n° 2 et le “Ivan Stechenov” sur la cale n° 1. Ces deux bâtiments seront livrés à l’URSS en 1956.